Davos 2015, lors de cette
nouvelle édition du forum international les conséquences des attentats
de Paris et de l’offensive de l’Etat islamique au Moyen-Orient ont
beaucoup pesé sur les débats. Dans son discours attendu François
Hollande a exhorté les Etats et les entreprises à se mobiliser contre le
terrorisme et son financement.
Alors pourquoi le France ne
montre pas l’exemple en gelant les avoirs des pays qui financent le
terrorisme, à commencer par le Qatar ?
A Davos, personne n’a brandi
d’affichette «Je suis Charlie» dans les escaliers de marbre ou dans
l’immense salle plénière irisée de bleu électrique. Mais les attentats
de Paris sont dans toutes les têtes.
Depuis mercredi, les dirigeants européens défilent à la tribune pour évoquer leur «nouvelle responsabilité» : offrir des perspectives, notamment aux 500 millions de citoyens de l’UE, et construire cette «Europe des frères», comme l’appelle l’Italien Matteo Renzi.
«L’Europe, c’est l’émancipation des
peuples, la lutte contre l’obscurantisme, l’éducation, la culture. Pas
le business et un pourcentage de déficits», résume un ténor
socialiste. Les attaques de janvier valent à François Hollande une salle
comble et un hommage appuyé de Karl Schwab, le fondateur du Forum
économique mondial de Davos, qui s’est dit «impressionné»non
seulement par l’ampleur des marches du 11 janvier, mais aussi par le
Conseil stratégique de l’attractivité lancé par son hôte.
Selon le président Hollande, personne
n’est à l’abri du terrorisme, ni les Etats ni les entreprises.
Il demande au monde de la finance de balayer devant sa porte et de «couper»les sources de financement du terrorisme.
Sont particulièrement visés les paradis fiscaux, les «circuits financiers illicites»,«une
finance trop grise, des mouvements de capitaux pas régulés, des pays
qui s’organisent pour accueillir des placements faussant la concurrence». «Ne laissez pas agir aujourd’hui une bête qui vous frappera aussi le moment venu», assène le Président, en chef de guerre économique, usant de la première personne du pluriel. «Nous
n’avons qu’un seul but, la sécurité et le développement, c’est-à-dire
une seule mission : sauvegarder, protéger et transmettre la planète.»
Discours démagogique ou voeux pieux ?
On peut légitimement s’interroger sur la
sincérité du discours de François Hollande à Davos après avoir vu les
dirigeants du Qatar et l’Arabie Saoudite marcher à ses côtés lors de la
marche républicaine du 11 janvier.
Qu’attend le gouvernement pour geler les avoirs des pays qui financent le terrorisme à commencer par le Qatar ?
Laurent Fabius a pris les devants de cette interrogation légitime afin de protéger le Qatar en osant mentir quant il a affirmé que le Qatar ne finançait pas le terrorisme ce qui n’est un secret pour personne.
Le Qatar, le Koweit et l’Arabie Saoudite financent le terrorisme
Louis Caprioli, ancien sous-directeur de la lutte contre le terrorisme à la DST, déclarait déjà en 2012 « Des
Français vont en Tunisie s’entraîner dans des camps djihadistes
tunisiens financés par le Qatar, ou en Libye, notamment dans la région
de Derna, où des gens s’entraînent avant d’aller faire le djihad en
Syrie.«
« On n’ose pas parler de
l’Arabie saoudite et du Qatar, mais il faudrait peut-être aussi que ces
braves gens cessent d’alimenter de leurs fonds un certain nombre
d’actions préoccupantes.«
François Hollande ne peut ignorer que le
4 mars 2014, David Cohen, sous-ministre des Finances pour le terrorisme
et le renseignement financier, a publiquement constaté que le Qatar et le Koweït laissent opérer sur leur territoire les collecteurs de fonds du terrorisme.
Que le 30 septembre 2014, dans la revue de référence « Foreign Policy », un article d’investigation d’Elizabeth Dickinson expose qu’en Syrie, le Qatar a directement financé les combattants islamistes parmi les plus radicaux jusqu’en 2013 ; et depuis 2013, il sous-traite ce financement.
Le président Hollande sait parfaitement
que le Qatar finance directement le Hamas, ce dont il ne s’est jamais
caché. Or le Hamas est une organisation reconnue comme terroriste par
l’Union Européenne.
Pourquoi ne pas geler leurs avoirs ?
Alors que la France participe aux
sanctions économiques contre la Russie pour son soutien aux rebelles
pro-russe en Ukraine, il est temps de se demander pourquoi tant de
complaisance avec ces pays arabes salafistes soutenant les principales
organisations terroristes islamistes.
François Hollande n’a pas initié cette
politique pro-Qatar. C’est bien Nicolas Sarkozy qui est allé chercher
les capitaux qataris pour faire face à la crise des subprimes en 2008
fermant les yeux au passage à l’absence de respect des droits de l’homme
de ce pays ainsi qu’à sa participation au financement du terrorisme.
C’est également sous la présidence
Sarkozy que la France a laissé les capitaux qataris racheter des pans
entiers de notre économie…
Double standard moral ou léchage de babouches à des fins pétrolières ?
Les deux certainement. La fameuse
« raison d’Etat » a conduit la France à se soumettre au dictât des pays
arabes depuis plus de 40 ans au nom de « la politique arabe de la
France ». Et au nom de cette fameuse politique arabe, la France,
donneuse de leçon morale à l’ensemble de la planète, ferme les yeux sur
ces régimes totalitaires qui financent le terrorisme.
La soumission au pétrole des pays du
Golfe a conduit à un faux aveuglement sur la réalité de ces pays, sur
leur soutien au terrorisme. Une politique pro-arabe de l’autruche
honteuse pour le pays qui se vante d’être celui « des Droits de
l’Homme », parfaitement décrite par Bat Ye’or dans son livre « Eurabia: l’axe euro-arabe » ou encore dans « l’Europe et le spectre du Califat« .
Or la dépendance de la France, choisie
depuis 40 ans, au pétrole des pays du Golfe pourrait très bien cesser
par une volonté politique.
En effet, les USA se sont lancés dans
l’extraction massive du gaz de schiste ce qui a conduit à un
effondrement du prix du baril.
Alors pourquoi continuer à se soumettre
aux volontés des pays salafistes qui financent le terrorisme en période
de surproduction pétrolière ?
Avant d’exhorter le monde de la finance
de stopper le financement du terrorisme, la France, si elle veut être
crédible, devrait enfin montrer l’exemple et geler les avoirs des pays
du Golfe à commencer par le Qatar
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