Voilà ce que disait le fondateur de la
Confrérie des Frères Musulmans (1), Hassan el Banna, un mois et demi
après la déclaration d’indépendance de l’Etat juif, l’armée égyptienne –
avec 5 autres armées arabes – ayant déjà envahi le territoire retrouvé
par l’Etat juif:
« Si l’Etat juif est devenu un fait et
si les peuples arabes en prennent conscience, ils jetteront à la mer les
Juifs qui vivent parmi eux »
Par Ben Dror Yemini
De son côté, Haj Amin al Husseini (2) expliquait dans ses mémoires:
« Une des conditions fondamentales pour
que nous coopérions avec l’Allemagne, c’est de nous donner carte blanche
pour éliminer chaque dernier Juif, de Palestine et du monde arabe » (3)
De même la Ligue arabe avait adopté à
l’époque deux décisions qui se sont matérialisées par un décret
saisissant les comptes bancaires de tous les Juifs et les dépouillant de
tous leurs avoirs, décret qui a été appliqué dans tous les pays arabes,
Egypte, Libye, Syrie, Irak, pays où toutes les communautés juives ont
été ainsi détruites (4).
Pendant des décennies, les
« nouveaux Palestiniens » ont nourri la saga de la « naqba » ou la
« catastrophe », qui est devenue le leitmotiv de rassemblement de cette
nouvelle identité arabe (5). De son côté, Israël a choisi de minimiser
les persécutions, les expulsions et les dépouillements d’avoirs des
Juifs des pays arabes. (6)
C’est seulement cette année que la
Knesset a décidé de consacrer une journée à la mémoire de cette
« catastrophe juive », autrement plus violente et plus coûteuse.
Ainsi le 30 novembre 2014 est le
1er jour où on commémore pour la 1ère fois la « naqba » juive. On
explique aujourd’hui aux écoliers ce qui est arrivé aussi bien aux Juifs
de Tripoli, de Bagdad qu’aux Juifs de Deir Yassine ou de Hébron. Car
personne encore n’est au courant des pogroms subis par les Juifs du
Maroc à Settat (50 morts) ou de Casablanca (30 morts), par exemple. Qui
est au courant du pogrom d’Aden en 1948 (82 assassinats) et des
centaines de morts et de blessés et de milliers de traumatisés en
Egypte, en Syrie, en Irak, en Libye…, parce qu’ils étaient simplement
Juifs ?
Ce qu’on raconte dans les
universités et les journaux, c’est toujours la même histoire, celle des
« réfugiés Palestiniens », narration qui s’est enflée au cours du temps
de mensonges, calomnies et démagogie. Il ne faut certes pas minimiser la
souffrance de ces réfugiés arabes. Mais il y a l’autre souffrance,
autrement plus sérieuse, celle dont personne ne parle, parce qu’elle n’a
jamais été étalée au grand jour, ni utilisée à des fins partisanes. La
souffrance de 900 000 Juifs paisibles qui n’ont jamais menacé
d’exterminer les Arabes parmi lesquels ils vivaient, comme l’a fait à
leur encontre, Haj Amin al Husseini, en Palestine.
Il ne faut pas perdre de vue que
depuis la 1ère Guerre mondiale 1914/18 et l’effondrement de l’empire
ottoman, plusieurs centaines de millions de personnes ont été déplacées,
Allemands, Hongrois, Polonais, Ukrainiens, Turcs, Grecs, Bulgares,
Roumains, Indiens, Pakistanais …. On ne peut citer un seul conflit –
parmi des dizaines — depuis ces dates, où il n’y a pas eu un échange de
populations, forcé ou non….
Le conflit Arabo-Israélien n’est pas
en reste, et ce n’est pas Israël qui a déclenché la guerre en 1948. Si
les armées arabes n’avaient pas envahi le nouvel état renaissant, si
elles n’avaient pas enjoint aux Arabes de Palestine de quitter les
lieux, le temps « d’exterminer les Juifs », ces Arabes ne seraient pas
devenus des réfugiés. Rappelons la déclaration du chef de la Ligue arabe
:
» Ce sera une guerre
d’extermination et un massacre d’une grande ampleur dont on parlera
comme on parle du massacre des Tatars ou celui des Croisés ! »
Mais le résultat a été la défaite
des armées arabes, et, de ce fait, ceux qui ont payé le prix de cette
défaite ce sont les Juifs des pays arabes. Expulsés ou pas, ils ont dû
quitter les lieux, laissant tous leurs avoirs. On a essayé d’estimer
seulement les pertes matérielles. Selon l’économiste Sidney Zabludoff,
les biens abandonnés par les Arabes de Palestine sont estimés à 3,9
milliards $, comparés aux 6 milliards $ des biens des Juifs des pays
arabes (estimations minimales de 2007).
Ce qui est sûr, c’est que la plupart
des millions de réfugiés du monde cités ci-dessus qui ont subi cette
sinistre expérience « d’échange de population » n’ont pas été indemnisés
d’un seul centime, ni bénéficié d’un quelconque « droit de retour « .
Récemment encore, la Cour européenne des Droits de l’Homme a rejeté une
demande de restitution de propriété réclamée par un réfugié grec de
Chypre….
Ce dimanche, une cérémonie marquera la « Catastrophe juive » d’une pierre, à la résidence du président de l’Etat à Jérusalem.
Simplement pour ne pas oublier que
900 000 Juifs ont été obligés de quitter leur pays arabe de naissance,
la plupart expulsés et sans le sou.
Notes de la Traduction
(1) La Confrérie est responsable en
Egypte de divers pogroms dans les quartiers juifs du Caire en 1946/47.
La peur s’est tellement installée dans le cœur du Juif égyptien, —
vivant depuis des siècles dans ce pays pour un grand nombre– au point
qu’on ne pouvait circuler dans la rue sans constamment s’assurer qu’il
n’y avait personne derrière soi, prêt à vous agresser et vous tuer.
(2) Promoteur avec Hitler d’une solution
finale pour les Juifs d’Orient, solution qui a avorté grâce à
l’intervention anglaise battant les forces de Rommel à El Alamein en
1942 et mettant fin à un gouvernement pro-allemand à Bagdad.
(3) Le fait de distinguer la Palestine
du monde arabe, pour Al Husseini, la Palestine n’était pas arabe. En
fait à l’époque, avant 1948 et la naissance de l’état d’Israël, tout ce
qui était palestinien (drapeau, armée, police, journal, cinéma,
document…) était équivalent à juif.
(4) On compte 900 000 Juifs qui ont
quitté les pays arabes, pour la plupart dépouillés et chassés. 650 000
d’entre eux se sont réfugiés en Israël entre 1948 et 1967. Les 250 000
autres réfugiés ont été recueillis par divers pays dans le monde.
(5) Identité formée à partir de camps de
réfugiés ouverts par l’Onu et, fait unique dans l’univers des réfugiés,
camps qui durent encore depuis plus de 4 générations sans qu’aucun pays
arabe ne fasse l’effort de les intégrer, bien que ces réfugiés soient
souvent des Arabes originaires des mêmes pays où se trouvent les camps
qui ont été construits. Arafat, réfugié dit « palestinien », était un
Egyptien, né en Egypte…
(6) A tort, ce qui explique la
méconnaissance par le grand public des souffrances et des préjudices –
autrement supérieurs à ceux des réfugiés arabes – subis par les 900 000
réfugiés juifs des pays arabes.
What about the Jewish Nakba?
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