La résolution en faveur de
la reconnaissance de l’Etat de Palestine par l’Assemblée Nationale
française, le 2 décembre 2014, n’est rien de moins qu’un Trafalgar de la
raison fondée sur des faits et représente une nouvelle étape dans la
« Bataan Death March » (*) du retour à l’obscurantisme.
Comme l’Inquisition face à Gallileo à
Santa Maria en 1633, c’est le dogme idéologique qui va l’emporter face
aux faits. C’est une construction théorique manipulée dans un but
politique qui va l’emporter face à une réalité historique fondée sur un
corpus de faits, de chronologie, de documents parfaitement vérifiables.
Nos politiciens écrivent de plus en plus
de lois totalement déconnectés de la réalité des faits et réfléchissent
d’après la façon dont ils conçoivent le monde, au sens large du terme,
et non pas tel que le monde est en réalité.
Ce qui est paradoxal, c’est que ce
nouvel obscurantisme qui ne veut plus voir la réalité en face prétend
être éclairé et progressiste et combattre l’ancien obscurantisme
religieux. Il s’agit d’un combat civilisationnel d’ampleur. Non pas un
choc des civilisations entre Occident et Orient. Un choc de civilisation
entre ceux qui tiennent à l’héritage et aux valeurs judéo-chrétiennes
et ceux qui veulent les remplacer par un nouveau paganisme d’inspiration
soviétique qui déifie l’humain et lui donne les pleins pouvoirs, y
compris sur la Nature et sur sa propre nature.
Détruire Israël est capital, dans ce combat civilisationnel d’ampleur.
Même
quand on est athée, Israël et le peuple juif obligent à reconnaître
l’existence d’un peuple dont le « roman national », dont les traditions
et même le calendrier, se réfèrent étroitement au récit biblique et
ainsi donne à ce récit une actualité et une crédibilité qui va
totalement à l’encontre de la réécriture globale du monde et de
l’humanité que certains appellent de leurs voeux. Ce récit biblique
parle d’une création de l’univers, daté par le calendrier juif à 5775
avant nous. Ce récit biblique parle d’évènements qui sont entrés dans
l’histoire séculaire du peuple juif et qui peuvent donc difficilement
être relégués au rang de mythe antique comme ceux de Zeus ou d’Osiris.
Israël personnifie ce récit et lui donne corps. Israël
et son peuple sont un rappel lancinant, obsédant, gênant et pénible de
la possibilité de l’existence de Dieu, ce Dieu que l’on voudrait renier,
reléguer à une mythologie, dont on veut nier la création pour mieux
remplacer le créateur (faire baisser la température du globe, comme le
prétendent les écologistes, par exemple).
Tout simplement, le christianisme ayant déjà été battu en brèche (chose
rendue facile par une trop grande distanciation du christianisme par
rapport à ses racines judaïques), Israël et les Juifs sont le dernier
rappel que, peut-être, dans cet Univers, il existe, quelque part, une
vérité absolue à laquelle, in fine, on ne pourra échapper et cette
probabilité est insupportable.
Le laxisme de nos sociétés occidentales
dans la protection des chrétiens d’Orient, comme l’acharnement
anti-judéo-chrétien au nom de la laïcité, du féminisme ou autre délires,
comme dans l’étrange apathie face à la remontée de l’antisémitisme
européen aujourd’hui nettement plus marxiste et islamique que chrétien,
comme l’antisionisme qui vise soit à faire d’Israël un pays déconnecté
de ses racines juives, soit tout simplement à le détruire, ne sont
explicables que par ce retour à l’obscurantisme, ou plutôt, comme dit
plus haut à une marche forcée vers une nouvelle forme d’obscurantisme
qui prend des atours de lumière mais qui a démontré tout son côté sombre
dans les geôles staliniennes ou, plus récement, Nord-Coréennes.
Nous sommes en train de nous enfermer
dans une nouvelle prison et cette reconnaissance de la Palestine est un
tour de clé supplémentaire.
*La Bataan Death March, marche de la
mort de Bataan, est une marche de 97 km effectuée par environ 80 000
prisonniers de guerre américains et philippins du 9 avril au 1er Mai
1942 après la chute de Corregidor. Escortés par des troupes japonaises
d’une cruauté infâme, jour et nuit, sans eau et avec très peu de vivres,
ce sont près de 20 000 de ces prisonniers qui y ont perdu la vie, morts
d’épuisement, de déshydratation ou, le plus souvent d’exactions et
d’exécutions arbitraires.
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