Israël entre donc en campagne électorale, moins de deux ans après les dernières élections.
Une large part des médias israéliens
sont vecteurs d’une hostilité à Binyamin Netanyahou, et imprégnés de
l’espoir qu’il sera battu. Des dossiers accusateurs vont sans aucun
doute se multiplier. La gauche israélienne va faire feu de tout bois et
elle a d’ailleurs commencé ses grandes manœuvres. Les
médias occidentaux ne seront pas en reste, les dirigeants politiques
européens et américains non plus. On réfléchit ouvertement à la Maison
Blanche à la façon dont il serait possible de déstabiliser le Premier
ministre israélien, et de parvenir à un résultat qu’il a été impossible
d’obtenir depuis janvier 2009 et l’arrivée de Barack Obama au pouvoir.
Un projet de sanctions contre Israël semble être à l’étude, et ceux qui
soutiennent ce projet disent que, dans le passé, il a été possible de
« tordre le bras » à Israël et de faire tomber un Premier ministre.
Nombre sont ceux, dans l’entourage d’Obama, qui répondent que cette
fois, quelles que soient les manœuvres américaines, la torsion du bras
ne fonctionnerait pas et la chute ne serait pas an rendez-vous.
De fait, l’électorat israélien a glissé
peu à peu, au cours des vingt dernières années, vers la droite de
l’échiquier politique. La gauche semble forte encore, mais durablement
minoritaire. Pour l’être un peu moins, elle a contribué à l’émanation de
partis centristes dont la durée de vie a été assez éphémère. Lors des
dernières élections, deux partis de ce type ont fait leur émergence :
Hatnua de Tzipi Livni, qui ne se sauvera de la disparition totale qu’en
se dirigeant vers une fusion aux allures d’opération de sauvetage avec
les Travaillistes, et Yesh Atid, de Yair Lapid, qui ne se porte pas très
bien, malgré l’arrogante prétention de ce dernier à vouloir devenir le
prochain chef du gouvernement. Le précédent parti centriste, Kadima, fut
puissant : le temps d’un désastre, le retrait de Gaza. Il n’en reste
plus rien ou presque. Il n’en restera plus rien du tout bientôt. Le
glissement vers le centre d’Avigdor Liberman (et le fait qu’il ait été
le chef de file de l’attaque contre le quotidien conservateur Israel
Hayom) risque de lui coûter cher. Tout cela n’empêche pas un transfuge
du Likoud, Moshe Kahlon, de vouloir faire un petit tour du côté du
centre aujourd’hui : semble-t-il au côté de Liberman.
Ce glissement vers la droite est un
mystère pour nombre d’observateurs, une source de consternation pour
nombres de soutiens factices d’Israël, et une source de détestation
anti-israélienne de plus pour les ennemis d’Israël.
Le mystère auquel nombre d’observateurs
semblent confrontés n’en est pas un : la majorité du peuple israélien
veut la paix, mais pas le suicide, et cette majorité discerne dès lors
qu’il n’y a strictement rien à attendre de la part des dirigeants
« palestiniens », sinon des mensonges, des perfidies, des meurtres, des
attentats et des mauvais coups. Elle discerne dès lors que le discours
de la droite est plus lucide que celui de la gauche, qui semble
déconnectée de la réalité, voire dangereusement délirante.
La consternation des soutiens factices
d’Israël montre qu’ils sont effectivement des soutiens factices :
comment peut-on prétendre soutenir Israël en imaginant qu’on comprend
mieux la situation d’Israël que les habitants d’Israël eux-mêmes et en
tenant des discours aussi déconnectés de la réalité que la gauche
israélienne ?
La détestation des ennemis d’Israël ne
peut qu’être plus grande lorsqu’Israël est dirigé par des gens qui
résistent aux tentatives de détruire Israël que lorsqu’Israël est dirigé
par des idiots utiles qui semblent téléguidés par les ennemis d’Israël
eux-mêmes.
Il est dès lors vraisemblable que Binyamin Netanyahou sera reconduit une nouvelle fois dans ses fonctions de Premier Ministre.
Il est vraisemblable qu’en dissolvant la
Knesset, il a surtout voulu se débarrasser des éléments « centristes »
de sa coalition, qui vont se retrouver dans l’opposition, à côté de la
gauche et de l’extrême-gauche.
Il est vraisemblable que le prochain
gouvernement israélien repose sur une majorité constituée du Likoud, du
parti HaBayit HaYehudi de Naftali Bennett, et des partis religieux.
Ce gouvernement, on peut le penser, sera
à même d’être ce qu’il devra être : un gouvernement de combat, et, au
vu de la situation régionale et des manœuvres « palestiniennes », un
gouvernement de combat est nécessaire.
Ce gouvernement ne plaira pas du tout
aux ennemis et aux soutiens factices d’Israël. Il ne plaira pas du tout
non plus aux dirigeants politiques et aux tenants des grands médias
européens et américains. Mais il ne sera pas constitué pour plaire à
tous ces gens, mais pour assurer la défense, la sécurité et la
prospérité d’Israël.
Et je suis certain qu’il y parviendra aussi bien que possible dans les circonstances présentes.
J’ajouterai, à l’attention de ceux qui diraient que Binyamin Netanyahou n’a pas de bilan à présenter, qu’ils se trompent.
Avoir résisté aux manœuvres de
l’administration Obama depuis six ans a demandé une intelligence
diplomatique et une ténacité rares. Netanyahou a aussi libéralisé
l’économie israélienne et a permis d’en faire pleinement le « pays start
up ».
J’aurais, en tant qu’ami d’Israël
souhaité que la libéralisation soit plus poussée encore, mais le pays
vient d’un long passé socialiste dont les conséquences ne peuvent
s’effacer aussi vite.
J’aimerais que l’immobilier soit
libéralisé et donc moins cher, mais le fait qu’il y ait beaucoup de
demandes et pas assez d’offres a des conséquences. Libérer l’offre
impliquerait de pouvoir construire davantage, en Judée-Samarie, par
exemple.
J’aimerais qu’il y ait moins de dépenses
militaires, donc moins de taxes, et à terme, moins de pauvreté, mais
Israël ne peut baisser la garde, c’est une évidence, et si le monde
occidental cessait de subventionner le djihadisme « palestinien », ce
serait une contribution positive : mais le monde occidental continuera
de subventionner le djihadisme « palestinien ».
J’aimerais qu’Israël en finisse avec le danger nucléaire iranien, mais Obama n’a, sur ce point, cessé de trahir Israël.
J’aimerais qu’une annexion de
l’essentiel de la Judée-Samarie s’opère, façon Naftali Bennett, ou façon
Caroline Glick, voire façon Martin Sherman, mais avec un Président tel
qu’Obama, les circonstances n’étaient sans doute pas propices.
J’aurais aimé que Binyamin Netanyahou ne
mette pas le doigt dans l’engrenage de la « solution à deux Etats ».
Mais je sais que l’Autorité Palestinienne ne renoncera pas au retour des
« réfugiés » et ne reconnaîtra pas Israël en tant qu’Etat juif. Dès
lors, l’engrenage n’avancera pas. Malgré les votes de parlements en
Europe.
Chaque critique que je pourrais adresser à Binyamin Netanyahou tombe sitôt je l’examine.
Binyamin Netanyahou a contre lui la
gauche israélienne, les médias israéliens, les ennemis et les soutiens
factices d’Israël, les dirigeants politiques et les tenants des grands
médias européens et américains. Cela fait beaucoup de monde. Et il
tient. Lorsqu’il parle, je lui trouve des accents d’homme d’Etat qui le
placent à mes yeux à la hauteur d’un Winston Churchill. Je l’ai déjà
dit. Je tenais à le redire et à lui rendre hommage une fois encore.
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