La reconnaissance unilatérale
par la France d’un État palestinien donnerait raison aux terroristes qui
appellent à une troisième “intifada au couteau”.
Il n’y a pas de degré dans la barbarie. Ni différence entre égorger des hommes aux frontières de l’Irak et de la Syrie et tuer au couteau à la gare de Tel-Aviv ou à la hache dans une synagogue de Jérusalem. C’est la même et répugnante sauvagerie.
Pourquoi l’émotion mondiale serait-elle
différente ? Pourquoi les condamnations et l’indignation qui frappent
les djihadistes du califat ne pleuvraient-elles pas aussi sur les
djihadistes du Hamas, qui revendiquent fièrement les mêmes atrocités au
nom des mêmes buts ?
La vie des otages est sans prix, dans
les camps de l’État islamique (“Dae’ch” en langue arabe) ; sans prix
celle des chrétiens que l’on massacre là-bas, mais aussi celle du soldat
israélien de 20 ans, de la jeune femme de 25 ans en Judée-Samarie ou
des six fidèles de la synagogue. Comment la pseudo-communauté
internationale n’accorde-t-elle pas le même traitement à tous les
terroristes quel que soit leur théâtre d’opérations ? À quoi
peuvent servir les bombardements des positions de l’État islamique et
l’envoi de forces spéciales en Irak par les Occidentaux, l’engagement de
nos soldats au Sahel, si c’est pour excuser le Hezbollah, au
nord d’Israël, et le Hamas, au sud ? C’est le même front. Les Israéliens
ont droit à la même solidarité et à la même sollicitude devant les
mêmes assassins.
La semaine prochaine, le 2 décembre, nos députés vont être appelés à se prononcer sur un projet de résolution invitant « le gouvernement français à reconnaître l’État de Palestine en vue d’obtenir un règlement définitif du conflit ».
Ce texte est présenté par la majorité socialiste de la commission des
affaires étrangères, par le président du groupe parlementaire PS,
soutenu par les porte-parole de l’aile gauche du parti, ainsi que par
les élus du Front de gauche et du Parti communiste.
Ce n’est qu’un habillage parlementaire pour que la France reconnaisse un État palestinien qui, lui, n’a pas reconnu l’existence de l’État d’Israël. La France serait ainsi l’une des toutes premières puissances occidentales (ne parlons pas de la Suède !) à accomplir cet acte d’hostilité à l’égard d’Israël. Un coup de poignard diplomatique dans le dos. Et, ce faisant, elle trahirait l’un des principes de sa diplomatie qui consiste à vouloir garantir la sécurité d’Israël.
Car tout ce qui vient renforcer la
légitimité d’une Autorité palestinienne incapable d’assurer la paix dans
ses propres territoires affaiblit la capacité d’Israël à négocier.
La reconnaissance unilatérale d’un État palestinien donnerait raison aux tireurs de roquettes et aux terroristes à l’arme blanche, qui appellent à une troisième “intifada au couteau”. Elle justifierait l’action de nos émeutiers du mois de juillet, ceux qui brandissaient des drapeaux palestiniens en lançant des cocktails incendiaires et des slogans antisémites.
Il est vrai que le ministre de
l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui faisait alors son métier,
s’empressait d’expliquer, le 15 août, à Mediapart : « Sur le fond, il est évident que la cause pour laquelle les manifestants se sont mobilisés était juste. » Comment combattre un adversaire quand on pense qu’il a raison ?
Quand les rédacteurs du projet de résolution de reconnaissance de l’État palestinien affirment que « cette reconnaissance doit s’accompagner d’un retour salutaire et immédiat à la négociation »,
ils s’aveuglent eux-mêmes en trompant l’opinion. Ce ne sont ni la
France, ni l’Europe, ni les États-Unis qui peuvent négocier avec les
Palestiniens. Seul Israël peut le faire. Il négociera, certes, il le
sait, s’y prépare, fait basculer ses grandes bases militaires du nord
vers le sud de son territoire, il échangera des terres, déplacera des
colonies, bougera les lignes de partage, comme il a su établir la paix
avec l’Égypte d’abord et la Jordanie ensuite. Mais il ne le fera pas
sous le chantage des roquettes et des poignards, sans démilitarisation
de ceux qui le menacent.
« Nous gardons toujours la main tendue vers la paix »,
dit l’ancien chef d’état-major de l’armée israélienne et ministre de la
Défense (2002-2006) Shaul Mofaz, celui qui a affronté et brisé la
deuxième intifada et sa vague de violences. Mais « en même temps,
nous devons garantir la pérennité du peuple juif et l’État d’Israël est
en première ligne pour la défense de sa sécurité ». Aujourd’hui, ajoute-t-il, « la confrontation a lieu en Syrie et en Irak ; ensuite, notre tour viendra ».
En confiant ses réflexions à une délégation française du KKL (Fonds
national juif, la première organisation verte en terre israélienne
depuis cent ans) venue en visite, on sentait que tout en lui, le
combattant de cinq guerres conduites par son pays, signifiait : le front
que nous tenons est aussi le vôtre.
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